Fibrillation atriale : comment les cardiologues peuvent protéger le rein par le choix du traitement anticoagulant

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La fibrillation atriale (FA) est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent, affectant environ 1 % de la population dans les pays occidentaux comme la France. Sa prévalence augmente et pourrait, selon les prévisions, être multipliée par 2,5 d’ici 2050 [1]. Ce phénomène s’explique par le vieillissement de la population générale et par l’accroissement des facteurs de risque cardio-vasculaires comme l’hypertension artérielle (HTA), le diabète, l’obésité ou le syndrome d’apnée du sommeil. Ces facteurs de risque, surtout l’HTA et le diabète, sont associés à la survenue d’une insuffisance rénale chronique (IRC) qui peut aussi aggraver la survenue d’une FA, engendrant un cercle vicieux [2].

La prévalence de la FA chez les patients souffrant d’IRC est multipliée par 2,5 environ par rapport à la population générale [3]. Par ailleurs, on estime que 20 % des patients présentant une IRC ont une FA associée et que 50 % des patients présentant une FA ont une IRC à des degrés divers [4]. Outre des facteurs de risque communs, la FA en elle-même peut aggraver l’IRC du fait d’une baisse du débit cardiaque et les traitements anticoagulants de type anti-vitamine K (AVK) peuvent aussi avoir un effet délétère sur la fonction rénale. De plus, d’autres médicaments cardiologiques prescrits en cas d’association de FA et d’insuffisance cardiaque peuvent aggraver la fonction rénale (diurétiques, inhibiteurs du système rénine-angiotensine par exemple).

La stratification du risque thromboembolique au cours de la FA est évaluée par le calcul du score de CHA2DS2VASc [5]. Ce score tient compte de la plupart des comorbidités cardiovasculaires, qui sont elles-mêmes associées à la survenue d’une insuffisance rénale (tableau I). Le risque hémorragique lié au traitement anticoagulant est évalué par le score de HAS-BLED (tableau II) qui prend en compte la présence d’une insuffisance rénale. La fonction rénale est un critère entrant dans les contre-indications de la prescription des anticoagulants oraux directs (AOD) et nécessite une éventuelle adaptation de dose en cas d’altération.

Il existe donc un lien étroit entre l’IRC et la FA, tant sur le plan physiopathologique qu’en termes de prise en charge thérapeutique, notamment par[...]

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À propos des auteurs

Fédération de Cardiologie, Hôpital Henri Mondor, Creteil.

Unité de rythmologie, Service de Cardiologie, CHU Henri Mondor, CRÉTEIL.