Fibrillation atriale : quand ablater et comment prédire les chances de succès ?

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La fibrillation atriale [FA] voit son incidence augmenter du fait du vieillissement de la population [1]. En dehors de la gêne fonctionnelle qu’elle peut occasionner, elle augmente le risque d’événements cardiovasculaires et le déclin cognitif [2]. Elle est également associée à un surrisque d’accident vasculaire cérébral [3], imposant l’introduction d’un traitement anti­coagulant chez la majorité des patients selon le score de CHADS VASC.

La FA évolue habituellement sur un mode paroxystique dans un premier temps, puis 1 à 15 % des patients évolueront en l’absence de prise en charge spécifique vers une forme persistante, voire permanente [4].

Contrôle du rythme ou de fréquence ?

Devant une fibrillation atriale, on peut décider d’une stratégie de contrôle du rythme ou de contrôle de fréquence. Il est actuellement prouvé que la restauration du rythme sinusal est associée à une amélioration fonctionnelle par rapport à une stratégie de contrôle de fréquence, et l’étude EAST-AFNET, récemment publiée, a dépeint une diminution significative des événements cardiovasculaires, grâce à une stratégie de contrôle du rythme réalisée précocement après le diagnostic de FA par rapport à une prise en charge classique [5]. La stratégie de contrôle du rythme à long terme peut être médicamenteuse ou interventionnelle par l’isolation des veines pulmonaires. L’étude CASTLE AF a montré une amélioration de la survie après ablation de FA versus traitement antiarythmique chez des patients présentant une dysfonction ventriculaire gauche (fig. 1) [6].

En dehors de l’insuffisance cardiaque, l’étude CABANA n’a pas retrouvé de différence significative sur un critère composite dur (mortalité, accidents vasculaires cérébraux invalidants, les hémorragies graves ou l’arrêt cardiaque), mais retrouvait une amélioration de la qualité de vie des patients par rapport aux traitements antiarythmiques (fig. 2) [7].

Quand proposer une ablation de FA ?

À la suite de ces résultats, les dernières recommandations de l’European Society of Cardiology [ESC], publiées en 2020, retiennent l’ablation de FA en première intention en cas d’insuffisance cardiaque, ou après l’échec des traitements (fig. 3) [8]. Elle peut être considérée[...]

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À propos des auteurs

Cardiologue, CHU de Grenoble, GRENOBLE.

Service de Cardiologie, Unité de Rythmologie, Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble Alpes, LA TRONCHE.