Paroles, paroles, paroles…
Giancarlo Del Re et Leo Chiosso

Nul doute que la pratique de la médecine en général et celle de la cardiologie en particulier, vont être modifiées par l’arrivée d’outils utilisant l’intelligence artificielle (IA) dans les toutes prochaines années.
Certains médecins qui ont assisté à des présentations concernant ces outils peuvent penser “oui, toutes ces présentations sont du même acabit : on nous en parle, on nous dit que cela va arriver, et finalement, ça n’est toujours pas là. Alors pourquoi s’en préoccuper ?”. “Paroles, paroles, paroles…”

Voici plusieurs éléments complémentaires devant faire reconsidérer cette position et qui peuvent se résumer par “L’IA est déjà là même si vous ne vous en êtes pas aperçu. Sa place ne va cesser de grandir et les évolutions vont modifier la pratique de la médecine justifiant d’anticiper ce que sera cette nouvelle pratique, notamment sur le plan organisationnel”.

L’IA est déjà là et la cardiologie n’en est pas le parent pauvre

Dans une revue parue en janvier 2025 dans le JAMA [1], il est indiqué qu’aux USA, la Food and drug administration (FDA) a déjà agréé plus de 1 000 outils utilisant l’IA en médecine et le taux d’approbation semble suivre une courbe exponentielle (fig. 1).

Les premiers domaines, en termes de volume, dans lesquels ont été accordés ces agréments sont la radiologie suivie par… la cardiologie. Ainsi, alors que l’on pouvait penser que les domaines dans lesquels l’analyse des images comme l’anatomopathologie (avec l’analyse des lames…), la dermatologie (avec l’analyse des tumeurs cutanées…), l’ophtalmologie (avec l’analyse du fond d’œil…) seraient en tête de classement, c’est bien la cardiologie qui est deuxième. On peut donc déjà affirmer que l’IA est présente en cardiologie.

Plus encore, on peut apprendre dans cet article que la première approbation par la FDA aux USA d’un dispositif médical utilisant l’IA a eu lieu en 1995. Il s’agissait d’un logiciel[...]

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