L’hyperkaliémie est une situation potentiellement dangereuse, qui peut être fréquente chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque (IC) chronique. Définie par une concentration plasmatique de potassium excédant 5 mmol/L, elle peut engendrer des complications cliniques graves si elle n’est pas rapidement identifiée et prise en charge.
Le seuil de normokaliémie est généralement situé entre 3,5 et 5,0 mmol/L. Il n’existe pas de définition universelle de la gravité de l’hyperkaliémie, mais les recommandations de la Société européenne de cardiologie (ESC) caractérisent une hyperkaliémie comme légère si > 5 mmol/L, modérée si > 5,5 mmol/L et sévère si > 6,0 mmol/L [1]. D’autres recommandations, comme celles des néphrologues, adoptent une définition plus tolérante, en considérant l’hyperkaliémie comme légère à partir de > 5,5 mmol/L, modérée si > 6,0 mmol/L, et sévère si > 6,5 mmol/L [2].
L’IC constitue un terrain particulièrement propice aux déséquilibres du potassium. Ces patients ont une prédisposition à l’hyperkaliémie en raison des atteintes rénales souvent associées à l’IC, mais aussi en raison des traitements spécifiques de l’IC, dont les inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone (ISRAA) et les antagonistes des récepteurs des minéralocorticoïdes (ARM). Ainsi, parmi une large cohorte de 31 649 patients danois atteints d’IC, suivis sur une période moyenne de 2,2 ans, 39 % présentaient au moins un épisode d’hyperkaliémie. De plus, le risque de récidive augmente avec chaque épisode : 43 % des patients connaissaient un deuxième épisode, 54 % un troisième, et 60 % un quatrième [3].
Ainsi, bien que les quatre “fantastiques” aient révolutionné la prise en charge de l’insuffisance cardiaque, leur impact sur le métabolisme du potassium impose une surveillance rigoureuse pour en prévenir les complications associées. La gestion de l’hyperkaliémie chez ces patients représente donc un enjeu clé, qui nécessite de maintenir un équilibre fragile entre la prévention des complications liées[...]
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