Auteur Le Heuzey J.Y.

Service de Cardiologie et de Rythmologie Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris.

Revues générales
0

Il existe beaucoup d’arguments en faveur du maintien du rythme sinusal chez les patients en fibrillation atriale, mais son bénéfice ne peut s’observer que si les effets secondaires des antiarythmiques restent limités et si les complications des procédures ablatives sont peu fréquentes. Or, les médicaments antiarythmiques ont un index thérapeutique étroit. Leur utilisation doit se faire en respectant strictement leurs contre-indications et les patients doivent être régulièrement surveillés. De même, les techniques d’ablation de la fibrillation atriale sont complexes et ne doivent être mises en œuvre que par des équipes entraînées.
Étant donné les limites des modalités de maintien du rythme sinusal, il est parfois préférable de respecter la fibrillation atriale et de se contenter de la ralentir si elle est trop rapide. C’est en fonction de chaque cas particulier que l’on choisira le contrôle du rythme ou le contrôle de la fréquence. Le contrôle du rythme s’adresse principalement aux patients les plus jeunes, les plus symptomatiques et ayant peu de facteurs de risque de rechute. Le contrôle de la fréquence concerne surtout les patients les plus âgés, moins symptomatiques et ayant des cardiopathies sous-jacentes évoluées à cavités très dilatées.

Rythmologie
0

Il existe de nombreux liens entre syndrome d’apnée du sommeil et fibrillation atriale. C’est pour les syndromes d’apnée obstructive que ces liens sont les plus évidents. Il reste toujours difficile de savoir s’il s’agit de relation de cause à effet ou de facteurs de risque mutuels. Il s’agit principalement de la pression intrathoracique négative, de l’hypoxémie et de l’hypercapnie, de l’activation du système nerveux autonome, de l’inflammation, de l’hypertension artérielle, de l’hypertrophie ventriculaire gauche, de la dysfonction diastolique, de la dilatation atriale et enfin du remodelage atrial électromécanique.
La prise en charge clinique de ces patients implique la nécessité d’un double traitement, à la fois de la fibrillation atriale et des apnées obstructives.

Rythmologie
0

Ce dossier de Réalités Cardiologiques permettra au lecteur d’avoir une idée précise sur les données concernant ce geste de plus en plus souvent pratiqué. Cette fréquence accrue est un paradoxe, dans la mesure où l’étude AFFIRM, qui a maintenant 10 ans, avait laissé planer le doute sur l’intérêt du maintien du rythme sinusal par rapport au simple contrôle de la fréquence cardiaque.

Rythmologie
0

Les 20 ans qui viennent de se dérouler ont tout changé dans la rythmologie ! En effet, il y a 20 ans, nous disposions des résultats de l’étude CAST [1], qui avait indiscutablement constitué un réel tremblement de terre, non seulement dans le milieu de la rythmologie mais également chez les cardiologues, voire même chez les pharmacologues cliniciens.
Depuis 20 ans, tout a changé, la rythmologie n’a plus le même visage. Elle était il y a 25 à 30 ans un domaine hyperspécialisé, l’apanage de quelques individus considérés par le reste des cardiologues comme quelque peu… ésotériques. La sous- (ou plutôt sur- !) spécialité était alors naissante. Aujourd’hui, la rythmologie est installée au cœur de la cardiologie, avec la prise en charge de pathologies aussi répandues que la fibrillation atriale ou l’insuffisance cardiaque.

Mise au point
0

La fibrillation atriale est le plus fréquent des troubles du rythme. Son incidence et sa prévalence sont en rapide croissance, principalement en rapport avec le vieillissement de la population.
On peut estimer qu’en France environ 750 000 personnes sont victimes de fibrillation atriale. Cette importance entraîne un coût des soins élevé que l’on peut estimer à environ 2 milliards et demi d’euros par an.

Rythmologie
0

Les médicaments antiarythmiques constituent une classe dont l’index thérapeutique est étroit, autrement dit le rapport bénéfice/risque faible. Cependant, lorsqu’ils sont prescrits dans le strict respect de leurs contre-indications, leur efficacité est très importante et leur tolérance tout à fait acceptable. Le plus utilisé est le flécaïnide. On peut également utiliser la propafénone ou la cibenzoline.

Dossiers archives
0

Il y a 30 ans, Michel Mirowski avait un rêve fou : implanter un défibrillateur automatique qui puisse “rattraper” un arrêt cardiaque par trouble du rythme ventriculaire grave. Son entreprise a longtemps été décriée, critiquée, voire ridiculisée. Dans les congrès de l’époque, il a fini par présenter les images, en super 8, d’un chien qu’il avait implanté et qu’il était capable de faire fibriller à distance. Le défibrillateur implanté envoyait son choc, le chien remontait sur ses pattes après s’être écroulé et la démonstration devenait alors réelle, impressionnant les auditeurs et finissant par convaincre les investisseurs qui ont décidé de l’aider dans ses recherches.

Rythmologie
0

La place de l’ablation du noeud auriculoventriculaire est actuellement modeste dans le traitement de la fibrillation atriale. Elle peut être utilisée dans le cadre d’une stratégie de contrôle de la fréquence, si l’on n’a pas décidé de contrôler le rythme. Ses avantages sont une diminution des symptômes, une meilleure capacité d’exercice, une amélioration de la fraction d’éjection. Son inconvénient majeur est la stimulodépendance. Si elle est utilisée, la stimulation devra le plus souvent être biventriculaire. Les indications qui persistent sont rares, à réserver à quelques patients sélectionnés en insuffisance cardiaque chez lesquels les médicaments sont incapables de contrôler efficacement la fréquence.