Auteur Barthelemy O.

Institut de Cardiologie, CHU Pitié Salpêtrière, PARIS.

L’Année cardiologique 2015
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Incontestablement, l’année 2015 aura été avant tout marquée par la question “brûlante” de la durée optimale de la double antiagrégation plaquettaire (DAP), après implantation d’un stent actif (DES) ou après un syndrome coronaire aigu (SCA). Si les données s’accumulent et certaines certitudes émergent, il persiste néanmoins une certaine part d’ombre. La publication des nouvelles recommandations de l’ESC concernant le SCA sans sus-décalage du segment ST, la poursuite des travaux sur la stratégie de revascularisation optimale du patient pluritronculaire, qu’il soit stable ou lors de l’angioplastie primaire, ainsi que les traitements du péri-infarctus font également partie des nouveautés de cette année dans le domaine de la cardiologie interventionnelle.

L’Année cardiologique 2014
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L’année 2014 a apporté comme attendu son lot de nouveautés et, si le domaine des syndromes coronaires aigus (SCA) et de la cardiologie interventionnelle en général apparaît en phase de maturité (comparé au développement du TAVI et des procédures structurales ou à celui des traitements hypolipémiants par exemple), il n’en est pas moins vrai que cette année a vu des avancées importantes notamment en termes d’indication, des remises en questions de certaines pratiques et de nouvelles interrogations émerger avec, en point d’orgue, la présentation des nouvelles recommandations concernant la revas-cularisation myocardique lors du congrès de l’ESC.

Rythmologie
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La coexistence d’une maladie coronaire (stable ou instable) et d’une fibrillation auriculaire (persistante ou récente) n’est pas rare. Dans le registre GRACE, 14 % des 21 700 patients pris en charge pour un SCA avaient une FA préexistante ou un nouvel épisode de FA et, dans l’étude CHARISMA, 3,5 % des 9 400 patients stables (inclus pour une maladie athérothrombotique avérée) avaient une FA associée. Inversement, 14 à 18 % des patients inclus dans les études RE-LY (dabigatran), ROCKET-AF (rivaroxaban) et ARISTOTLE (apixaban) avaient un antécédent d’infarctus.
Cette association a un impact pronostique délétère démontré (la mortalité est multipliée par 3 dans une analyse poolée de plus de 120 000 patients ayant un SCA) et complique considérablement les modalités du traitement antithrombotique. Il faut en effet jongler entre la double antiagrégation plaquettaire (DAPT) et l’anticoagulation efficace. La trithérapie antithrombotique (TAT) est associée à un doublement des complications hémorragiques comparée à la DAPT et doit être limitée dans les indications et le temps.

Rythmologie
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À l’instar du traitement antiagrégant plaquettaire dans le syndrome coronaire aigu (SCA), le traitement anticoagulant initie sa révolution dans la prévention des complications emboliques de la FA non valvulaire mais aussi dans la maladie thromboembolique veineuse (MTEV), avec également des données cliniques dans le post-SCA. Pendant plus de 60 ans, les AVK étaient les seuls anticoagulants oraux disponibles avec toutes les limites que véhicule ce type de produits : la nécessité d’un monitoring régulier (INR), la difficulté d’équilibration avec un temps à la cible thérapeutique (TTR) recommandé de plus de 65 % difficile à obtenir, une demi-vie longue, de nombreuses interactions médicamenteuses et alimentaires…

Cardiologie interventionnelle
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Du fait d’inquiétudes sur la survenue de thromboses tardives de stent après implantation de stent actif (DES), la double antiagrégation plaquettaire a été empiriquement prolongée. Les recommandations américaines et européennes sont sensiblement différentes, les premières préconisant 12 mois contre 6 à 12 mois pour les secondes.
Les résultats concordants d’études randomisées récentes suggèrent l’absence de bénéfice à prolonger la double antiagrégation plaquettaire après implantation d’un stent actif, avec un surrisque hémorragique démontré dans l’une d’entre elles. Ces études comportent cependant certaines limites méthodologiques. Les diabétiques semblent bénéficier d’une double antiagrégation plus prolongée.
Les taux d’événements tardifs, observés dans les registres, après implantation de DES de seconde génération sont très bas. Le développement de nouvelles prothèses et de nouvelles molécules antithrombotiques devrait modifier la donne.