Auteur Coudreau S.

Endocrinologue, Diabétologue-Nutritionniste, PARIS.

Diabète et Métabolisme
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L’obésité, et notamment un excès de graisse viscérale, sont fortement impliqués dans l’apparition d’une insulinorésistance. Cela explique que 80 % des diabétiques soient en surpoids. La surcharge pondérale est un facteur déclenchant et aggravant du diabète de type 2. Limiter la prise de poids est donc au cœur de la décision thérapeutique lors de la mise en route d’un traitement hypoglycémiant.
Des études contrôlées menées de façon randomisée et en double aveugle avec la metformine chez des sujets obèses diabétiques retrouvent que cette molécule n’entraîne pas de perte de poids significative. Les études menées chez l’enfant et l’adolescent retrouvent des pertes de poids modérées mais significatives, mais elles portent sur de petites cohortes, ce qui empêche toute conclusion hâtive et définitive.
La metformine a donc un effet nul ou minime sur la perte de poids, ce qui est un point positif au sein de l’arsenal thérapeutique disponible pour les patients diabétiques de type 2, puisque la plupart des antidiabétiques entraînent une prise de poids (sulfamides hypoglycémiants, glitazones et insuline). L’effet pondéral modeste ou neutre de la metformine ne justifie pas, à lui seul, sa prescription chez les sujets diabétiques. C’est aussi son efficacité hypoglycémiante, sa capacité à réduire les complications micro- et macro-angiopathiques associées au diabète, sa bonne tolérance, son innocuité prouvée depuis plusieurs décennies qui en font la molécule de première intention dans cette pathologie.

Passerelles
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Le suivi postopératoire après chirurgie bariatrique est essentiel et doit être poursuivi à vie. Il a pour objectif d’évaluer, chez les patients, l’évolution pondérale et l’absence de reprise pondérale excessive sur le long terme, d’apprécier qualitativement et quantitativement leurs apports nutritionnels et leur comportement alimentaire, de dépister les carences nutritionnelles et vitaminiques et d’éventuelles complications chirurgicales, d’évaluer la nécessité d’un serrage chez les patients porteurs d’un anneau gastrique et l’adaptation des traitements des comorbidités associées à l’obésité.
Chez les femmes, une grossesse ne peut être envisagée qu’après stabilisation pondérale et en dehors de toute carence. La mise en place d’une contraception dans l’année suivant la chirurgie est donc souhaitable. En cas de désir de grossesse, une supplémentation en acide folique est nécessaire en plus du traitement vitaminique habituel. En cas de grossesse, la surveillance reposera sur une surveillance mensuelle du poids de la mère, et au moins trimestrielle du bilan nutritionnel et sur l’évaluation de la croissance régulière du fœtus par les trois échographies obstétricales habituelles.

Passerelles
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L’obésité et notamment un excès de graisse viscérale sont fortement impliqués dans l’apparition d’une insulinorésistance. L’obésité est un facteur aggravant du diabète de type 2 et doit donc faire l’objet d’une prise en charge à part entière. Les mesures hygiénodiététiques sont essentielles quelle que soit l’ancienneté du diabète, mais deviennent généralement insuffisantes au bout de quelques mois ou années d’évolution. Il y a maintenant consensus sur l’utilisation de la metformine en première intention, car elle ne fait pas prendre de poids et est très efficace sur le plan glycémique. Cependant, l’évolution de la maladie diabétique est marquée par la nécessité d’intensifier le traitement. Si on se limite à des considérations uniquement pondérales, les gliptines et les inhibiteurs de l’alpha glucosidase qui ne font pas prendre de poids et les analogues du GLP-1 qui en font perdre sont des classes thérapeutiques plus intéressantes par rapport aux glitazones, aux sulfamides hypoglycémiants et à l’insuline qui font prendre du poids. Cependant, l’effet pondéral des antidiabétiques n’est évidemment pas le seul paramètre à prendre en compte dans la stratégie d’intensification du traitement dans le diabète de type 2, d’autant que les différentes classes d’antidiabétiques sont hétérogènes dans leur mode d’action, leur innocuité et leur tolérabilité. L’objectif prioritaire est donc d’obtenir une HbA1c proche de 7-6,5 % avec un traitement bien toléré et adapté à chaque individu dans le cadre d’un projet de soin global et personnalisé auquel adhère le patient.