Auteur Bohbot Y.

Service de Cardiologie, CHU d’AMIENS.

L’Année cardiologique 2024
0

La pratique du scanner et de l’IRM cardiaques progresse rapidement en routine clinique avec un nombre d’indications croissant. Nous avons le plaisir d’avoir sélectionné les études de l’année universitaire 2023-2024 les plus marquantes et les plus aptes à modifier nos pratiques quotidiennes.

IRM Cardiaque

1. Cardiomyopathies

>>> Cardiomyopathie obstructive : effets d’un inhibiteur de la myosine cardiaque sur la structure et la fonction cardiaques

La cardiomyopathie hypertrophique obstructive (CMHo) se caractérise par une hypertrophie ventriculaire gauche (VG), une obstruction de la chambre de chasse sous-aortique et une dilatation de l’oreillette gauche (fig. 1). Elle peut être compliquée de troubles du rythme ventriculaire et de mort subite, d’insuffisance cardiaque progressive, de fibrillation auriculaire et d’accident vasculaire cérébral.

Numéro Thématique : Arythmies et valvulopathies
0

L’insuffisance tricuspide (IT) est le plus souvent d’origine fonctionnelle ou secondaire à une atteinte cardiaque gauche (dysfonction ventriculaire ou valvulopathie). Cependant, il n’est pas rare d’observer des cas d’IT significatives alors que la valve est structurellement normale et que le côté gauche est sain. Dans ce cas, on parlera d’IT “idiopathique” ou plus récemment d’IT atriale. En effet, ces patients ont une dilatation importante de l’oreillette droite et de l’anneau tricuspide, souvent dans un contexte de fibrillation atriale.
Dans cet article centré sur cette “nouvelle” maladie, nous discutons des particularités anatomiques de la valve tricuspide, de la physiopathologie de l’IT atriale, de son impact sur le pronostic, ainsi que de sa prise en charge.

Dossier : Actualités dans le RA à FEVG préservée
0

La forme la plus fréquente de rétrécissement aortique à “bas gradient” se caractérise par la présence concomitante d’une surface valvulaire aortique < 1 cm², d’un gradient moyen < 40 mmHg, d’une fraction d’éjection du ventricule gauche préservée (FEVG > 50 %) et d’un débit normal (volume d’éjection systolique indexé ≥ 35 mL/m²).
Cette forme intrigante appelée à “débit normal-bas gradient” à FEVG préservée est un sujet de débat. Certaines études suggèrent que cette entité est une forme modérée de sténose aortique, tandis que d’autres travaux laissent entendre que ces patients tirent bénéfice du remplacement valvulaire aortique.
Dans cet article, nous discutons des raisons pouvant expliquer la présence à l’échocardiographie d’un bas gradient en cas de débit conservé ainsi que de la controverse concernant le pronostic et la prise en charge de cette forme particulière de sténose aortique.

Dossier : Actualités dans le RA à FEVG préservée
0

Le rétrécissement aortique serré paradoxal (RAP) a suscité ces dernières années de nombreuses controverses. Il est défini par une surface valvulaire aortique < 1 cm2, un débit abaissé (volume d’éjection systolique indexé < 35 mL/m2), un bas gradient (gradient moyen < 40 mmHg) et une fraction d’éjection (FE) ventriculaire gauche (VG) conservée (> 50 %).
L’association FE conservée-bas gradient et RA serré s’explique par un VG hypertrophié de petit volume à l’origine d’un bas débit et d’une diminution du volume d’éjection systolique. Sa fréquence au sein des RA serrés à FE préservée est plus basse qu’initialement rapporté, inférieure à 5 % dans les séries récentes. En effet, de nombreux patients initialement considérés comme atteints d’un RAP à FE conservée ont en fait un RA modéré ou un RA classique à haut gradient.
En pratique, le diagnostic n’est retenu qu’après une évaluation comprenant une succession d’étapes détaillées dans cet article. Le clinicien doit donc suivre une démarche diagnostique rigoureuse pour identifier les véritables RAP serrés finalement peu fréquents et rechercher une symptomatologie fonctionnelle liée à la valvulopathie. Le remplacement valvulaire par voie percutanée ou chirurgie n’est envisagé que chez les patients symptomatiques, après validation de l’indication par la Heart Team, en s’assurant que les symptômes sont à priori bien liés à la valvulopathie.

Dossier : Prolapsus valvulaire mitral
0

Les recommandations européennes chez les patients asymptomatiques atteints d’une l’insuffisance mitrale sévère par prolapsus plaident pour une surveillance semestrielle clinique et échographique attentive pour ne considérer la chirurgie que devant l’apparition d’une symptomatologie fonctionnelle, ou en présence de troubles du rythme supraventriculaire, d’une pression artérielle pulmonaire systolique > 50 mmHg, de signes de dysfonction ventriculaire gauche (FEVG < 60 %, diamètre télésystolique VG > 40 mm) ou d’une dilatation importante de l’oreillette gauche (volume indexé ≥ 60 mL/m²).
Certains auteurs défendent une chirurgie plus “précoce” chez ces patients asymptomatiques en rythme sinusal avec fraction d’éjection préservée, ventricule et oreillette gauche peu dilatés, quand le risque opératoire est faible et la réparation valvulaire avec bon résultat à distance quasi certaine.