Rythmologie

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Les 20 ans qui viennent de se dérouler ont tout changé dans la rythmologie ! En effet, il y a 20 ans, nous disposions des résultats de l’étude CAST [1], qui avait indiscutablement constitué un réel tremblement de terre, non seulement dans le milieu de la rythmologie mais également chez les cardiologues, voire même chez les pharmacologues cliniciens.
Depuis 20 ans, tout a changé, la rythmologie n’a plus le même visage. Elle était il y a 25 à 30 ans un domaine hyperspécialisé, l’apanage de quelques individus considérés par le reste des cardiologues comme quelque peu… ésotériques. La sous- (ou plutôt sur- !) spécialité était alors naissante. Aujourd’hui, la rythmologie est installée au cœur de la cardiologie, avec la prise en charge de pathologies aussi répandues que la fibrillation atriale ou l’insuffisance cardiaque.

Mise au point
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La fibrillation atriale est l’arythmie cardiaque la plus fréquente. Elle touche environ 1 % de la population générale et jusqu’à 8 % des sujets de plus de 80 ans. Elle est responsable d’une diminution de la qualité de vie, d’une augmentation de la morbidité et d’une majoration du risque de décès surtout en présence de comorbidités. Elle peut être responsable de complications thrombo-emboliques ou hémodynamiques graves.
Les thérapeutiques interventionnelles sont venues bouleverser la prise en charge thérapeutique depuis plus de 10 ans. De nouvelles molécules antiarythmiques et antithrombotiques sont sur le point d’être mises sur le marché en France.
Cet article est une mise au point sur les nouvelles avancées qui se sont faites jour ces dernières années tant dans le domaine des traitements antiarythmiques et antithrombotiques que dans celui des thérapeutiques ablatives.

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L’utilisation de dispositifs électroniques implantables en cardiologie est en croissance. Il était habituellement admis que les patients bénéficiant de cette thérapeutique étaient contre-indiqués à la réalisation d’une IRM, se privant ainsi d’un outil d’imagerie diagnostique parfois indispensable.
Des données récentes suggèrent que les dispositifs récents peuvent, dans certaines conditions, permettre cet examen, et la technologie actuelle propose même de nouveaux dispositifs “compatibles” avec les conditions de champ magnétique de l’IRM. Cet article passe en revue les données actuelles.

Mise au point
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La fibrillation atriale est une arythmie très fréquente dont le rôle pronostique est probablement sous-estimé depuis longtemps.
C’est un trouble du rythme qui, le plus souvent, n’est pas isolé. Il est fréquemment associé à une cardiopathie ou à un marqueur de risque cardiovasculaire reconnu. Cela est particulièrement vrai pour l’hypertension artérielle. Cette association très fréquente explique pourquoi il a été difficile de reconnaître le rôle potentiellement délétère de la fibrillation atriale à elle seule. Le risque thrombo-embolique, bien identifié dans la FA, n’explique pas à lui seul cet effet.
De nombreuses études ont montré que la FA était bien un marqueur indépendant de morbi-mortalité cardiovasculaire et cela même en excluant le risque d’accidents thrombo-emboliques. Cela doit nous amener à changer notre vision sur la FA et surtout sur la prise en charge des patients avec FA. Notre traitement ne doit pas se limiter à régler un problème d’arythmie, il doit chercher à optimiser la prise en charge globale d’un patient avec des facteurs de risque cardiovasculaire comprenant la FA.

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Quitter brutalement ce monde sans le savoir pour y revenir tout aussi inopinément quelques secondes plus tard inspire à celui ou celle qui l’a vécu, au moins lors du premier épisode, des sentiments mitigés : étonnement de “l’avoir vécu”, joie “d’y avoir survécu”, angoisse de le “revivre” et parfois, chez les plus âgés, déception “de ne pas y être resté” ! La syncope est certainement pour l’humanité un symptôme “à part” : tantôt une intrusion involontaire dans l’au-delà (la réduction spontanée de certains épisodes prolongés de tachycardies ventriculaires polymorphes rapides semble être du domaine du “miracle”), tantôt une extrusion souhaitée d’un vécu insupportable (syncope vagale lors d’une douleur ou d’un spectacle considéré comme intolérable). Cette dernière réaction n’est pas propre à l’espèce humaine, mais rencontrée chez de nombreux vertébrés et alors considérée comme une réaction de survie : simuler la mort pour décourager le prédateur !

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Bien que le plus souvent bénignes, les syncopes sont invalidantes et peuvent parfois être annonciatrices de mort subite. En conséquence, elles conduisent à de nombreuses consultations et hospitalisations, et à la réalisation de multiples examens complémentaires.
Dans les pays occidentaux, les syncopes représentent 3 à 5 % des admissions dans les services d’urgences et 1 à 6 % des hospitalisations. Elles représentent l’un des 10 diagnostics les plus fréquents de recours dans les services d’urgences en France. Leur prévalence augmente avec l’âge et est estimée entre 3 et 37 % sur une vie.
Les récidives surviennent dans un tiers des cas, et environ un tiers des épisodes entraînent des lésions traumatiques secondaires. La qualité de vie des personnes avec syncopes est inférieure à celle de la population générale. Les nombreuses étiologies et leur caractère transitoire rendent leur diagnostic parfois difficile. Les progrès réalisés ces dernières années ont permis de simplifier l’enquête étiologique.

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La syncope est un symptôme qui répond à une définition précise dont il faut connaître les termes mais aussi leur justification ; c’est à ce prix et à lui seul que la stratégie diagnostique peut se révéler efficace : comment vouloir diagnostiquer la cause d’une syncope si ce n’en est pas une !
Une fois le diagnostic de syncope affirmé, il est alors nécessaire d’en évaluer la gravité, ce qui ne revient pas tout à fait à en découvrir la cause, même s’il y a évidemment quelques recouvrements.
Ce n’est qu’à l’issue de cette deuxième étape que la troisième, en l’occurrence la recherche de la cause, peut être entamée en débutant par les examens indispensables que sont un interrogatoire minutieux, un examen clinique incluant la recherche d’une hypotension orthostatique et enfin un électrocardiogramme.
C’est à la lumière des résultats de cette évaluation initiale que les autres examens seront programmés.

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L’incidence de la syncope augmente avec l’âge. Le diagnostic et la prise en charge thérapeutique peuvent s’avérer complexes, notamment chez les patients âgés présentant de nombreuses comorbidités ou une altération des fonctions cognitives.
Une approche standardisée peut permettre l’obtention d’un diagnostic définitif chez plus de 90 % des patients âgés souffrant de syncopes, et ainsi diminuer les moyens diagnostiques et les durées d’hospitalisation.
Même s’il n’existe pas d’importantes différences entre le traitement de la syncope chez les patients jeunes et âgés, une approche spécifique s’avère cependant nécessaire pour l’hypotension orthostatique, les thérapeutiques médicamenteuses et l’implantation de stimulateurs cardiaques.

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La syncope vasovagale est une affection fréquente. Du fait de sa bénignité, elle ne nécessite pas de traitement spécifique dans la majorité des cas. Elle peut, toutefois, altérer la qualité de vie de certains patients lorsque les accès syncopaux sont fréquents ou surviennent sans prodromes, ou elle peut être menaçante chez ceux qui pratiquent des activités à haut risque.
La base du traitement de la syncope vasovagale est le respect des mesures hygiéno-diététiques consistant à éviter les facteurs déclenchants. L’entraînement à l’orthostatisme pourrait avoir un certain bénéfice, mais son intérêt est limité du fait de la faible observance des patients. En cas de récidives de syncopes précédées de prodromes, les manœuvres de contraction musculaire isométrique ont fait la preuve de leur efficacité pour atténuer les symptômes. Le traitement pharmacologique s’est révélé plutôt inefficace.
L’indication de la stimulation cardiaque est très controversée pour le traitement des syncopes vasovagales à composante cardio-inhibitrice majeure.

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La fibrillation atriale est le plus fréquent des troubles du rythme. Son incidence et sa prévalence sont en rapide croissance, principalement en rapport avec le vieillissement de la population.
On peut estimer qu’en France environ 750 000 personnes sont victimes de fibrillation atriale. Cette importance entraîne un coût des soins élevé que l’on peut estimer à environ 2 milliards et demi d’euros par an.

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