Dossier : FA et insuffisance cardiaque

Dossier : FA et insuffisance cardiaque
0

Bâtir des châteaux en Espagne, proposer une thérapie irréalisable ? Non, CASTLE-AF l’a fait. Il s’agit d’une étude très importante dans l’histoire de l’ablation de la FA puisque pour la première fois, de façon irréfutable, une étude bien conduite prouve que l’ablation de la FA est supérieure au traitement médical sur le plan de la morbi-mortalité comparée au traitement médical.
Après sélection et optimisation du traitement médical, 363 patients ont été randomisés entre traitement médical et ablation de la FA par radiofréquence. Les résultats sont sans appel : l’ablation est supérieure au traitement médical concernant le critère primaire (mortalité toutes causes ou hospitalisation pour aggravation de l’insuffisance cardiaque) (28 % versus 44 % ; p = 0,007), réduction des décès toutes causes (13 % versus 25 % ; p = 0,01), des hospitalisations pour aggravation de l’insuffisance cardiaque (21 % versus 36 % ; p = 0,004), ainsi que pour la mortalité cardiovasculaire (11 % versus 22 % ; p = 0,009).

Dossier : FA et insuffisance cardiaque
0

Le contrôle de la fréquence cardiaque (FC) est une des clés de la prise en charge de la fibrillation atriale (FA), même chez les patients traités par une stratégie de contrôle du rythme. Le choix du contrôle de la FC, de ses objectifs et de ses moyens dépend des symptômes et des caractéristiques cliniques du patient. La tendance actuelle est de ne pas fixer d’objectifs trop stricts de contrôle de la FC si les symptômes de la FA sont peu invalidants et si l’éventuelle insuffisance cardiaque est contrôlée.
L’ablation du nœud atrioventriculaire avec implantation d’un stimulateur cardiaque est utilisée comme approche de dernier recours pour le contrôle de la FC, mais ce doit être une option précoce dans la prise en charge des patients avec FA traités par resynchronisation biventriculaire.
Bien que le contrôle de la FC soit (avec la prévention de l’AVC) le premier problème de prise en charge pour les patients avec FA, de nombreuses questions sans réponse subsistent, en particulier sur la cible optimale de FC et sur l’identification des patients qui nécessitent une prise en charge plus agressive pour éviter une dégradation hémodynamique et des événements cardiovasculaires plus graves au cours du suivi.

Dossier : FA et insuffisance cardiaque
0

Les dysfonctions ventriculaires gauches induites par les arythmies (CR) constituent une étiologie sous-estimée au cours de l’insuffisance cardiaque. Le diagnostic, le plus souvent rétrospectif, rend leur prise en charge difficile.
Les mécanismes impliqués dans la genèse de ces CR sont multiples associant facteurs rythmiques (tachycardie, arythmie, asynchronisme), activation neurohumorale, remodelage cellulaire et extracellulaire, perturbation du stress oxydant ou du métabolisme énergétique mais aussi terrain génétique.
La prise en charge repose sur la gestion des symptômes et le traitement optimal de l’insuffisance cardiaque. Le recours aux antiarythmiques, en fonction du type d’arythmie et du profil du patient, constitue une option valable. Le recours à l’ablation, surtout dans la fibrillation atriale (FA), semble être une voie prometteuse dans l’avenir.

Dossier : FA et insuffisance cardiaque
0

Avant d’être une entité électrophysiologique (remodelage électrophysiologique), la fibrillation atriale (FA) est précédée d’un remodelage atrial favorisé par les anomalies de compliance qui accompagnent l’insuffisance cardiaque. Ainsi, insuffisance cardiaque et FA sont intimement liées.
L’imagerie cardiaque non invasive permet de dépister précocement les étapes physiopathologiques qui aboutissent au remodelage atrial, lequel va initier et maintenir la FA. Au-delà de la fraction d’éjection, la déformation (strain) du ventricule gauche, l’étude de la diastole et la dilatation de l’oreillette gauche permettent de dépister la présence d’une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée. La quantification de la fibrose atriale, processus final du remodelage atrial, est maintenant possible en IRM et associée au risque cardiovasculaire, au risque thromboembolique, aux échecs d’ablation et aux récidives de FA.
Le strain de l’oreillette gauche est corrélé à la fibrose atriale et permet de mieux appréhender le risque thromboembolique de la FA et le degré d’évolution du processus physiopathologique.