Dossier : Scanner cardiaque

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L’imagerie cardiaque par scanner est, sans nul doute, la modalité d’imagerie cardiovasculaire qui a connu l’essor technologique le plus rapide au cours des deux dernières décennies. En effet, en moins de 15 ans, cette technique est passée d’une modalité assez confidentielle, permettant de réaliser un score calcique, à une technique extrêmement rapide et performante autorisant une acquisition du volume cardiaque dans son intégralité, avec une grande rapidité et une très bonne résolution spatiale.

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Les applications cardiaques ont été le moteur de l’évolution technologique du scanner depuis le début des années 2000. Après 10 ans de progrès techniques rapides, avec une nouvelle génération de machines tous les deux ans, l’évolution technologique du scanner s’est diversifiée et se ralentit.
La technologie minimum pour faire du scanner cardiaque de façon fiable est le scanner 64 coupes, avec un détecteur de 4 cm de large. Certaines des machines les plus récentes permettent une acquisition du cœur en un seul battement, mais leur disponibilité est encore limitée et cette technologie n’est pas encore suffisamment performante pour une application chez tous les patients.
Le problème de la dose d’irradiation est maintenant en grande partie résolu, les scanners les plus récents peuvent en effet réduire la dose d’environ 80 % par rapport à la première génération de scanner 64 coupes. Le scanner cardiaque est maintenant moins irradiant que l’imagerie de référence qu’est la coronarographie. Le scanner cardiaque demande des équipes expérimentées dans sa pratique pour offrir des résultats optimaux.

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La visualisation des artères coronaires est une indication clinique qui a fait l’objet de très nombreuses validations au cours des 10 dernières années du fait de l’amélioration permanente des caractéristiques techniques de l’appareillage. Nous ne disposons pas encore de “recommandations” émanant des sociétés scientifiques nationales ou internationales, mais l’expérience des différentes équipes et les résultats des études publiées permettent de dégager quelques indications consensuelles.
Le recours au scanner ne semble pas justifié dans les populations à faible risque de maladie coronaire, a fortiori chez les patients asymptomatiques. De même, chez les patients pour lesquels la probabilité de coronaropathie apparaît élevée, il est préférable d’avoir recours d’emblée à la coronarographie, éventuellement précédée d’un test fonctionnel de détection de l’ischémie myocardique. C’est donc chez les patients symptomatiques à risque intermédiaire que le scanner semble le plus contributif, en particulier lorsque les tests d’ischémie sont impossibles à réaliser ou d’interprétation difficile ou litigieuse.

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L’étude du myocarde en scanner cardiaque a relativement peu d’indications, l’IRM étant la technique de référence en ce domaine. Le scanner peut toutefois être proposé en remplacement ou en complément de l’IRM comme dans la recherche d’un thrombus intracardiaque ou dans le bilan d’une masse cardiaque.
L’étude de la viabilité ou de la contraction myocardique, bien que théoriquement possible, n’est pas une des indications retenues classiquement, vu l’existence d’examens plus performants et non irradiants comme l’IRM ou l’échographie.
Le scanner visualise bien le péricarde et est un examen performant si un épaississement péricardique ou des calcifications péricardiques sont suspectées dans le cadre d’une constriction.
Le scanner est un très bon examen dans le bilan d’un anévrysme de l’aorte ascendante et dans le diagnostic d’une dissection aortique aiguë.
Devant une douleur thoracique aiguë, l’analyse du réhaussement myocardique ne doit pas être négligée, pouvant permettre de diagnostiquer des infarctus récents.

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Le scanner cardiaque s’affirme progressivement comme une modalité d’imagerie non invasive complète, au-delà du seul “coroscanner”. Porté par sa capacité spécifique d’étude des calcifications, il s’est rapidement intéressé aux valvulopathies, notamment dégénératives.
Les progrès en résolutions spatiales et temporelles permettent aujourd’hui de s’intéresser à l’ensemble des atteintes valvulaires natives ou prothétiques, apportant des éléments très complémentaires aux explorations ultrasonores systématiques.
La réduction progressive de l’irradiation devrait accroître progressivement son rôle, notamment dans le cadre des bilans de chirurgie ou procédure interventionnelle percutanée, au détriment des explorations invasives.